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Fantasy d'ici et d'ailleurs

À propos des méchantes

25 Juillet 2013 , Rédigé par Contes de la terre de la mer et d'ailleurs Publié dans #Les thèmes de la fantasy

À propos des méchantes

Attention, le blog déménage! à partir du 15 Octobre 2016, rendez-vous sur :

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Puisque j'en étais aux méchants, un mot sur les méchantes.

Les méchants (je parle d’antagoniste principal ou tout au moins de « grande taille ») de sexe féminin sont très rares en fantasy. Cependant, elles souffrent des mêmes problèmes : elles manquent d’intelligence, de caractérisation et d’envergure. Les vieilles sorcières sont juste méchantes, sadiques, etc... sans qu’on sache pourquoi. Les intrigantes machiavéliques ont généralement des ruses cousues de fil blanc et n’ont pas été découvertes parce que leur entourage n’est pas une lumière non plus. Seules les reines autocrates (et il y en a peu) peuvent être comparées à leurs homologues masculins.

Les ambitions des méchantes sont limitées : rivalité mesquine, vengeance, être la première épouse pour assurer sa sécurité. Bien peu aspirent à être simplement la maîtresse du monde comme la Sorcière Blanche de CS Lewis.

Pour voir si votre méchante fait le poids, un truc tout simple : imaginez-la en homme. Vous n’y arrivez pas? Aha ! Alors, elle est sans doute affligée d’un autre problème : elle est méchante parce qu’elle est une femme. C’est le cas des belles intrigantes, maîtresses etc… qui utilisent leur physique pour arriver à leur fins. Ou alors c'est la chipie du genre garce de cours de récré qui casse du sucre sur le dos de l'héroïne méritante.

Justement, quelles sont leurs fins ? On explique en général qu’elles veulent s’emparer du pouvoir. Imaginez ça : vous êtes l’épouse d’un mec qui est le roi et vous voulez sa place dans une société des plus machistes. Qu’est-ce que vous allez faire ? Ben en toute logique, vous allez :

  1. Etre si gentille avec tout le monde que personne ne vous soupçonnera jamais de rien et vous aurez toutes les autorités religieuses, morales et autres de votre coté. Vous rendre populaire auprès d’un maximum de personnes. Bref, vous soignerez votre réputation pire qu'un politicien en campagne. Non, vous n’allez pas perdre votre temps à vous crêper le chignon avec quelques gourdes juste parce qu’elles sont plus sexy. Vous ne prendrez la peine de les éliminer que si elles sont enceintes de votre mari ou assez stupides pour tenter de vous trucider.
  2. Vous faire quelques alliés puissants.
  3. Vous débrouiller pour pondre un héritier le plus vite possible.
  4. Vous débarrasser du roi.
  5. Vous débrouiller pour vous faire nommer régente pour un temps indéfini. Ou faire nommer un homme de paille.
  6. Vous vous focaliserez sur cet objectif et chercherez à l’atteindre le plus vite possible (avant que le roi ne prenne pour maîtresse une femme aussi, voire plus intelligente et ambitieuse que vous). Vous ne vous disperserez pas en passe-temps inutiles comme collectionner les amants d'une nuit qui risquent de jaser, ni en tortures gratuites qui ne peuvent que révéler votre mesquinerie à vos complices. Vous êtes une femme dans un monde d’hommes, soignez votre image, que diable !
  7. Enfin, parvenue à votre but, vous saurez quoi faire de votre pouvoir au lieu de vous dégonfler comme une baudruche.

Bref, comme vos homologues masculins, vous aurez ce qu’on appelle en management, une stratégie claire ! Un exemple approximatif en Europe serait Catherine II de Russie.

Une petite étude de cas : la reine Cersei dans le Trône de Fer. Tout d’abord, l’une des premières choses qu’on trouve pour la caractériser, ce sont ses mœurs sexuelles : elle couche avec son frère et trompe son mari. J’ai dit un mot de ce que je pensais de cette façon de caractériser un méchant dans le post précédent. Mais si votre méchant est une méchante, toute chose se rapportant au sexe risquera d’être retenue contre elle. Ensuite, le nombre de morts qu’on peut lui imputer dans l’histoire est quand même assez limité. Nombre de seigneurs dans cette série en tuent beaucoup plus au cours de leurs guerres, mais ne gagnent pas cette réputation de machiavélisme. Et surtout, une fois au pouvoir, elle se révèle un chef d’état lamentable et une despote nulle. Bref, c’est une méchante au petit pied qui a essentiellement à son compte quelques meurtres domestiques. Essayez de l’imaginer en homme : clairement, vous diriez que c’est un minable.

Autre étude de cas moins connue: Noalle dans Chien de Heaume: les autres personnages, y compris l'héroïne sont des brutes épaisses, abusent de leur force, massacrent des paysans, se tapent sur la gueule pour un rien etc... La méchante Noalle, 14 ans, seule "femme" du lot, mariée à 9 ans à un individus qui pourrait sans doute être son grand-père, n'a pas la force pour cogner sur qui que ce soit. Alors elle agit par ruse en semant la zizanie dans son entourage. Ses pêchés? Ne pas être intéressée par cette bande de brutes et commencer à développer des pulsions sexuelles à la puberté. Elle se retrouve attirée par le mon brutal de la bande, qui n'en a que faire. Bref, dans un autre roman, on l'aurait plutôt vue en victime. Tout cela l'oppose bien sûr à Chien, la vertueuse vierge guerrière parfaitement asexuée qui ne vit que pour la bagarre. Et il paraît que c'est un livre tendance féministe...

Je ne connais aucune vierge guerrière méchante, ni de grande prêtresse fanatique prônant la guerre sainte, très peu de sorcières méchantes vraiment dignes de ce nom, encore moins de vizire qui veut être calife à la place du calife.. Bref, un créneau à prendre.

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