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Fantasy d'ici et d'ailleurs

La discrimination par le pinard

5 Février 2014 , Rédigé par Alex Evans

La discrimination par le pinard

Attention, le blog déménage! à partir du 15 Octobre 2016, rendez-vous sur :

www.romansdefantasy.com

Une remarque sur le forum Cocyclics m’a amenée à une réalisation intéressante : les héroines de fantasy ne boivent quasiment pas d’alcool. Il en va de même des héroines de litt pop en général. Certes, il y en qui boivent « pour oublier » ou s’affirmer face aux mâles. En romance, elles reçoivent du champagne ou un autre vin prestigieux de la part de leur copain. Cependant, j'en connais peu qui ont une relation simple, juste pour le plaisir, avec les boissons fortes, sans connotation sociale ou pathologique. Pas de dégustation de vin, de cocktail ou même de bonne bouffe. Pas de descriptions gustatives ou olfactives (et dire que c’est les femmes qui font la cuisine et utilisent du parfum…). A la rigueur, du thé et du chocolat en romance. OK, comme la plupart des romans de fantasy nous viennent des pays anglo-saxons, il y a peut-être une différence culturelle quand il s'agit de nourriture, mais quand même (voir le début de « Magician » par Raymond Feist).

De façon plus générale, les héros masculins se débrouillent tout de même assez souvent pour profiter des petits plaisirs de l’existence entre deux quêtes. Dans un autre genre de litt pop, pensez à James Bond, ses cocktails, ses palaces et ses filles de rêve. Les héroines se retrouvent bien moins rarement en train d’apprécier quelque chose, voire quand ça leur arrive, c’est à leur corps défendant (genre, elles mettent une belle robe qui leur va et ça les angoisse). À tel point, que je me demande pourquoi. Serait-ce perçu comme particulièrement immoral pour une héroïne d’apprécier un verre d’un vin digne de ce nom ? Le mythe de la Cendrillon persécutée, misérable et dépressive persiste-t-il ?

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A
Le vin était un exemple parmi d'autre. <br /> Effectivement, on a l'impression de personnages féminins très frustrés qui n'aiment rien. Ce qui m'intéresse, ce serait de savoir si c'est une attente du lecteur (lectrice?) qui aurait du mal à sympathiser avec une héroïne capable d'apprécier ces petits plaisirs.
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A
De nos jours, je dirais qu'il y a autant d'auteurs féminins que masculins en fantasy, surtout si tu inclus la bitlit. Quel que soit le sexe de l'auteur, le traitement du rapport aux &quot;petits plaisirs&quot; de l'héroïne reste le même. Romane n'est malheureusement qu'une rare exception...
S
Pour les autres, je ne sais pas, mais personnellement, j'aime que les personnages féminins aient l'air aussi réels que possible : qu'elles aiment la musique, la cuisine, la danse, la mode, ou que sais-je encore, il me paraît important qu'elles aiment des choses ! (Je me souviens que dans la Belgariade, Polgara aime la couture car ça lui permet de se vider la tête. Romane, le personnage de Cécile Cortes, aime quant à elle la mode.)<br /> Mais effectivement, c'est une bonne question. A moins que ce ne soit parce que beaucoup d'auteurs de fantasy sont des hommes, qui ne s'intéressent que peu aux &quot;passions&quot; des femmes.
S
Je pense surtout que les femmes sont moins sujettes à ce genre de &quot;passe-temps&quot;. Apprécier un bon vin, on le fait probablement toutes, mais collectionner les bouteilles, reconnaître les crus, etc... c'est quelque chose qui me semble plus du domaine masculin (sans notion de discrimination, à mon avis la plupart des femmes s'y intéressent moins que les hommes). Il y en a qui aiment, mais assez peu, je pense.<br /> Après, effectivement, les femmes (notamment en fantasy) se laissent assez peu aller à savourer de menus plaisirs, quels qu'ils soient. D'ailleurs, comme tu le dis très justement, même quand elles mettent de jolies robes, elles se sentent mal à l'aise... Bref : elles finissent par avoir l'air de ne rien aimer du tout. Ce qui gâche probablement une partie de la crédibilité de ces personnages. Je pense que c'est à l'auteur de trouver le juste équilibre, et d'offrir une vision intéressante de son héroïne (et, inversement, de proposer une version à contre-pied de son héros).
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